Parc Denis et Eugène Bühler

Situé près du lac de Bordeaux, entre les Aubiers et l’éco-quartier Ginko, le parc Bühler est né il y a environ 10 ans lors de la création de Ginko. S’étendant sur 4 hectares, il est découpé en 2 franges de part et d’autre du cours du Québec. La partie Est du parc a notamment été plantée d’une micro-forêt en 2021, conduite par A+R avec l’aide des élèves de l’EPLA de Blanquefort. A l’ouest, le parc est structuré en 2 séquences : du côté du tramway, il entoure un city stade ; en direction du lac, au pied de Ginko, il se découvre au travers d’une pinède en bord de canal.

Reliquat de la période des grands aménagements du nord de Bordeaux, cette pinède a souffert de l’important remaniement des sols engendré par les travaux de construction de la rocade et de création du lac dans les années 60. Le déplacement d’une grande quantité de sable de chantier a en effet affecté la nature du sol, causant un taux de mortalité conséquent parmi les nombreux arbres qui avaient été plantés.

Programme: Renaturation écologique

Surface: 4 ha

Illustrations: A+R Paysages

Le parc Bühler à Bordeaux lac est un des 4 sites suivis par A+R durant la saison de plantation

Ce contexte de sol sableux a guidé la composition de la palette végétale, privilégiant comme à Martin Luther King, la renaturation écologique. Le choix s’est porté sur des essences adaptées à la pinède, qui de par leur robustesse, peuvent pousser au milieu d’un sol très drainant et très pauvre.

Réflexion étendue au-delà du site, l’environnement urbain est venu également influencer la régénération du parc. Alors que du côté du terrain de jeu, choix a été fait d’isoler le parc par une végétation dense, afin de gérer le vis-à-vis, du côté des stationnements en revanche, l’aménagement s’est attaché à ne pas obstruer la vue. A l’échelle du parc cependant, la charpente végétale a globalement été renforcée, avec la plantation d’un massif arbustif en bordure du city stade et une densification de la pinède à l’ouest.

La palette se divise ainsi entre :

– Des espèces de grande taille, à l’exemple des chênes tauzin, choisis pour leur intégration dans la pinède. Ils vont, dans un premier temps, venir constituer un sous-étage de la pinède, tout en poussant dans l’anticipation d’un remplacement futur des pins actuels, qui dépériront. Ils grandiront au milieu d’érables champêtre ou de nouveaux pins, venant étoffer la pinède.

– Des espèces de petites tailles, telles que des bruyères, des fragons, des cistes ou des ajoncs.

Et le sol dans tout ça ? Bühler a fait l’objet d’un soin particulier. Malgré les conditions pédologiques, le chantier a privilégié l’utilisation du matériau en place afin d’éviter le transport de terre.

Le sol a bénéficié d’une abondante quantité de compost, ajouté de matière organique, légèrement incorporée en surface, afin qu’il retrouve de la ressource. Pour le massif arbustif ceignant le city stade, un décompactage du sol s’est avéré nécessaire. Enfin, dans les fosses d’arbres, l’objectif a été d’amender le sol là où il n’avait pas de strates basses. La fosse a été travaillée sur 50 cm de profondeur, en gardant 1/3 du sol en place, en ajoutant 1/3 de compost et 1/3 d’argile, terre alluvionnaire donnant de la réserve d’eau au sol.